03 - Premiers retours utilisateur et administrateur d'une instance Pleroma

Premiers retours d'expérience Pleroma

Retour d'utilisateur Pleroma après 15 jours d'utilisation

Côté WebUI, l'interface, bien que plus spartiate que Mastodon, joue pleinement son rôle et est tout à fait efficace. Je trouve l'aspect visuel très underground à mon goût, mais j'imagine que ce n'est pas le cas pour monsieur ou madame tout le monde.

Cependant le Frontend est configurable (ou voir le git de PleromaFE), permettant d'avoir une expérience plus proche encore de Mastodon. Voir aussi ce frontend plus moderne.

Note : depuis, le frontend a été changé par Soapbox-FE, plus moderne.

Page d'accueil de pleroma sur mon instance (les messages ont été flouté) :

Pleroma fil monde

Qu'à celà ne tienne, le client Tusky utilisé pour Mastodon fonctionne parfaitement pour Pleroma.

Inconvénients pour un utilisateur habitué à une grosse instance Mastodon :

  • On regrettera l'absence d'un bouton éditer, présent depuis la v4 de Mastodon. Il faut donc utiliser la fonction très appréciable d'"Effacer et réécrire" absente de Twitter qui permet de récupérer le contenu du pouet pour sa réécriture,
  • Il est difficile de trouver des comptes sur une instance jeune. Il faut le temps qu'elle se fédère, mais c'est pareil pour toutes les instances jeunes (y compris pour un serveur Mastodon), surtout pour des petites, comprenant moins de comptes, dont la fédération se fait moins vite. Par ailleurs, les informations sur chaque compte distant ne sont parfois pas complètes; je pense que c'est lié au fait que mon instance Pleroma n'a pas encore bien exploré des instances voisines du fédivers, et donc, là encore, c'est dû à la jeunesse de l'instance ou au profil distant qui limite ce qui est visible sur sa page (abonnés/abonnements1).

La meilleure manière d'aider son instance à se fédérer reste de s'abonner à des comptes sur des instances différentes et laisser l'exploration se faire.

Avantages , de mon points de vue :

  • j'ai trouvé très appréciable de pouvoir écrire jusqu'à 5k caractères par pouet. On s'éloigne cependant de l'expérience micro-blogging, et je vais certainement redescendre ce seuil à une valeur comprise entre 500 et 800 caractères. En effet, je trouve très pénible de lire de très longs textes sur une application de type Tusky, pas faite pour ça. On peut également écrire des pouets en texte classique sous Pleroma, ou en markdown, ou bien en HTML,
  • Un autre gros avantage de Pleroma, en version WebUi et le nombre d'emojis présentes. il est même possible pour l'administrateur d'aller en récupérer sur d'autres instances, dont des instances Mastodon,
  • On retrouve beaucoup de choses connues dans Mastodon (normal, ça reste le fédivers), mais dans des menus totalement différents,
  • L'interface est étonnament configurable.

Au final, le retour est très positif et je vais laisser tourner mon instance quelques temps.

Quelques autres captures de la WebUI utilisateur :

J'ai changé mon fond d'écran pour le fond d'écran du film Matrix (les thèmes sont aussi modifiables):

pleroma connecté

Thèmes Pleroma

Profil utilisateur :

Profil utilisateur haut de page

Paramètres de compte :

Paramètres de compte

On retrouve de nombreuses fonctionnalités également présentes dans Mastodon, comme l'import de ses abonnements ou des comptes masqués ou bloqués :

Pleroma imports Exports de CSV

Retour d'expérience administrateur après 15 jours

La charge de cette instance pour le raspberry Pi est assez ridicule.

cat /proc/loadavg 
# 0.08 0.25 0.35 1/313 2921
free -h
#               total        used        free      shared  buff/cache   available
#Mem:           7.7Gi       380Mi       6.5Gi       130Mi       860Mi       7.0Gi
#Swap:           99Mi          0B        99Mi

Au pire, j'ai eu des périodes où j'ai atteint ~500Mo de RAM sur la machine dont 250M pour Pleroma quand j'ai commencé à me fédérer, sinon Pleroma prenait autour de 131M.

Le principal problème que je rencontre avec le raspberry Pi 4 est qu'il chauffe, mais c'est un problème connu et largement documenté. Il y a donc l'embarras du choix pour le refroidir. J'ai finalement opté pour un boitier comprenant ventilateur + dissipateurs 2. En faisant tourner le ventilateur à fond, je passe de 55-56°C en moyenne sans rien, à 39-40°C. En basculant le ventilateur en 3.3V au lieu des 5V, je suis en moyenne à 42-43°C. C'est très convenable et bien moins bruyant qu'avec le ventilateur en 5V.

Un petit script de monitoring de température sur une journée raspberry Pi (possible de faire la même chose avec lmsensors) :

#!/bin/bash

CURDATE=`date +%Y%m%d_%T`

# monitor raspberry Pi temp for 1 day
for i in {1..86400};
do
  echo -n "${CURDATE} : " >> /var/log/temp.log
  vcgencmd measure_temp >> /var/log/temp.log
  sleep 1
done

Par ailleurs, si vous avez regardé mon installation, vous verrez que j'ai du souvent relancer l'instance Pleroma. Le reload du service, fait en réalité un restart. Or, elle met en moyenne 1mn40 pour démarrer... Vous pouvez donc difficilement changer un paramètre de configuration à la volée.

Par conséquent, j'ai rajouté l'édition des paramètres de configuration de l'instance depuis la WebUI. En effet, cela permet un chargement immédiat des modifications et plus besoin d'aller en SSH modifier la configuration de Pleroma, même si moins d'actions semblent faisables depuis la WebUI.

Il faut, pour celà, aller une dernière fois en SSH et rajouter, dans le fichier de configuration /opt/pleroma/config/prod.secret.exs :

config :pleroma, configurable_from_database: true

Une bonne partie des paramètres deviennent alors accessibles dans l'interface, en haut à droite de la WebUI, l'icône représentant un compteur de vitesse, à côté de la roue crantée.

Pleroma logué

Quelques captures de l'interface d'administration :

pleroma webui admin

Paramètres MRF :

pleroma webui param mrf

Vous pouvez retrouver les paramètres de configuration de Pleroma ici.

Bilan final

J'avais prévu de faire une instance éphémère pour du test. Il y a de grandes chances pour que ça le reste : en effet, pour des raisons légales; même sur une instance mono-utilisateur, la fédération de contenu rend complexe l'application de la loi sur la suppression dans l'heure.

Au-delà des aspects légaux, avoir sa propre instance présente de nombreux intérêts : meilleure compréhension des mécanismes de fédération, choix de modérations, de politique et de thématique de l'instance. En effet, en modérant ou pas du contenu, en fonction des utilisateurs et des abonnés, on donne une couleur à l'instance. Mon utilisateur unique étant coloré très technique (j'ai d'autres comptes ailleurs où c'est moins le cas), le flux global correspond ainsi à mes abonnés et à cet état.

Au passage, je trouve très pratique d'avoir un compte technique à côté d'un compte non technique afin de dissocier les types de contenus. Avoir sa propre instance, comme j'ai fait dans mon cas permet aussi de définir un compte de secours si votre instance principale est HS. Je pourrai alors redémarrer le raspberry Pi juste pour ça, étant donné qu'il est déjà bien fédéré.

Sur le plan technique, j'ai rajouté quelques outils comme rkhunter, clamav. Pour un meilleur suivi, je pourrai rajouter un node_exporter prometheus, du logwatch, ajouter un statusping-ng / uptime-kuma depuis ailleurs, mais l'instance est actuellement arrêtée toutes les nuits et ça ne me semble pas pertinent (un peu "overkill" dans la situation actuelle).


Revenir à la partie 2 - Installation de Pleroma sur Raspberry Pi 4 en auto-hébergé chez Free Partie 2 - 11/2022,


Merci à @tontonayo@lacaveatonton.ovh pour la relecture.


Note

1

c'est une option possible dans le profil d'utilisateur, que ça soit dans Pleroma ou Mastodon.

2

lien Amazon, car je n'avais malheureusement que peu de temps pour chercher ailleurs...